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Ron DeSantis fait une entrée en campagne confuse sur Twitter pour l’élection présidentielle américaine de 2024

Une annonce hors-sol, sans images, dans l’espace virtuel de Twitter : c’est ainsi que Ron DeSantis avait choisi d’officialiser sa candidature aux primaires républicaines, mercredi 24 mai, en vue de l’élection présidentielle de 2024. Réussir à s’écraser avant même d’avoir décollé est une gageure. Le réseau social dirigé par Elon Musk, qui se trouvait aux côtés du gouverneur de Floride, n’a pu assurer techniquement cette retransmission pendant près d’une demi-heure, ouvrant la voie à une avalanche de sarcasmes en ligne.
La liaison radio enfin rétablie, Ron DeSantis a lu une déclaration de candidature sans émotion aucune, promettant de conduire « un grand retour de l’Amérique ». Sans jamais le citer, il s’en est pris à Donald Trump, le grand favori des primaires. Ron DeSantis a fustigé « une culture de la défaite » à droite et rejeté les « dogmes fatigués du passé ». « Gouverner n’est pas divertir », a-t-il dit. Puis il s’est lancé dans une conversation de comptoir avec Elon Musk et son intervieweur, David Sacks, entrepreneur de la Silicon Valley, sur les mesures liberticides prises contre le Covid-19, les bitcoins, l’immigration ou la lutte du gouverneur de Floride contre le groupe Disney. Rien sur l’inflation, rien sur la Chine ni l’Ukraine. « On devrait refaire ça ! », a conclu le candidat.
Cet exercice brouillon ressemblait davantage à une promotion parodique de Twitter qu’à une entrée en campagne. Ron DeSantis voulait ainsi s’adresser directement au mouvement MAGA (Make America Great Again), le nouveau centre de gravité du Parti républicain, qui adore Elon Musk. Le gouverneur, âgé de 44 ans, n’a qu’une obsession : séduire les fans de Donald Trump en les persuadant que ce dernier appartient au passé et serait condamné à l’échec en 2024 face à Joe Biden.
Le gouverneur de Floride doit d’abord inverser sa propre chute libre. Selon la moyenne des sondages établie par le site FiveThirtyEight, Donald Trump devance son rival avec une marge spectaculaire – 53,6 % contre 21 %. Pourtant, à l’issue des élections de mi-mandat en novembre 2022, un appétit montait dans les rangs républicains en faveur d’une alternative à l’ancien président. Mais celui-ci est parvenu à se replacer au cœur du jeu en exploitant les enquêtes judiciaires qui le visent. Sa base de fidèles est électrisée par l’idée d’une conspiration démocrate pour le faire tomber.
Ron DeSantis, lui, a voulu combiner deux objectifs : se concentrer sur son agenda législatif radical en Floride, Etat qu’il veut proposer en modèle au pays, et résister à la tentation du pugilat avec Donald Trump. Erreur : ce dernier l’a saoulé de coups pendant quatre mois. « Je ne donne guère de chances à DeSantis ou à tout autre candidat républicain, a déclaré Joe Walsh, ancien candidat aux primaires en 2020, devenu un adversaire vigoureux du mouvement MAGA. C’est le parti de Trump. Tous les autres candidats craignent de le critiquer directement pour ne pas perdre ses électeurs. Les donateurs, les officiels du parti et les consultants voudraient tous que Trump finisse en Sibérie. Ils se sont donc déplacés vers DeSantis. Mais ils commencent à se dégonfler à la vue des sondages. »
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